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Rasputain
26 mars 2016

Glam feminism 2.0

Pour une fois c'était pas trop mal parti, ce vieil exercice de style d'inversion des rôles, avec le type qui se trouve plongé dans un monde où les filles se conduisent comme des garçons. Intéressant comme exercice parce que casse gueule, puisque l'on présuppose deux types de comportements représentatifs, et qu'il est donc inévitable de tomber dans le cliché. Un cliché n'est pas faux par essence, mais il fige souvent trop les choses pour montrer le vrai derrière l'image de l'instant.
C'était pas mal parti donc ce petit film, la discussion préalable entre les deux parties n'était pas si tarte, sauf que bon bah * SPOIL ALERT * ça finit en contrainte physique avec tentative de viol collectif. Oué, carrément, ça dénonce grave. 

Alors, une petite mise au point : le viol est un crime. Coincer quelqu'un pour le tripoter, le contraindre ou le frapper, qu'il s'agisse d'un homme, d'une femme ou d'un enfant, quelles que soient les fringues qu'il porte, c'est un crime puni par la loi et certes, on ne le dira jamais assez.
En revanche, draguer lourdement, non, ce n'est pas un crime. Et j'en suis navrée, princesse, miss, hé mademoisel', mais pendant que tu vis quotidiennent un tel enfer que ça fait l'objet d'un article sur cinq dans Slate, le Huff Post et autre presse intellectuelle, les être humains les plus miséreux de notre beau pays, ceux qui vivent dans un quotidien si abrupt et violent qu'il ne leur reste aucune force pour saisir les outils juridiques ou médiatiques à la disposition du citoyen lambda sont statistiquement... des femmes.

Ces femmes, souvent mères non diplômées, célibataires, issues de l'immigration pour les cumulardes, sont peut-être captivées par tes déboires avec ce "jeune à capuche" qui a insisté lourdement sur le fait que t'es bien excitante et qu'il est pas jaloux si t'as un copain. Dieu sait s'il n'est pas facile de se débarrasser de ces relous, je peux en témoigner pour l'avoir vécu au bas mot 10 fois en 8 ans dans la no-go-zone de la rue Myrha à Paris. Au moins les crack heads du coin ont le bon goût de ne pas sourire quand ils te parlent.

Ok, je suis cynique et ça n'est pas très girly. Mais ça finit par être énervant voyez-vous, parce qu'il y a un vrai combat à mener, en fait. Une pression sexiste existe bel et bien dans ce pays comme dans d'autres. Or aucune juridiction ne s'en préoccupe parce que d'une part les classes moyennes et hautes sont bien moins concernées, et d'autre part, il est difficile de pointer du doigt un groupe de coupables, genre les jeunes-à-capuche-du-tromé ou les rugbymen-en-troupeau-dans-les-bars (enfin de ceux-là on parle peu, mais ma Tooloose sista SAIT).
Cette pression c'est celle d'un système qui punit le fait de pouvoir porter des enfants un jour et d'être donc moins rentable à moyen terme, moins disponible, et celle encore plus forte et insidieuse qui oblige à accepter n'importe quelle condition de travail parce que trouver un logis décent pour sa famille coûte plus de 50% d'un SMIC là où il y a un peu de boulot à glaner pour les non-diplomé(e)s, à plus forte raison si l'on a fui la misère ou la guerre et que l'on n'a ni caution parentale ni modeste patrimoine familial sous le coude.
Cette pression c'est celle exercée par la main invisible du marché, et elle se fout pas mal que tu sois un homme ou une femme, elle s'en prend simplement à ceux qui ne sont pas en position de force. C'est à dire évidemment pas Valérie Trierweiler, ni même la petite stagiaire de chez Topito qui va galérer encore quelques temps pour s'offrir les nouvelles Louboutin et préfère chouiner après les hommes qui la harcèlent vu qu'elle n'a pas prise sur l'employeur qui l'exploite, et véhicule des clichés de merde dans une ambiance innocente et décalée.

Attention scoop : les femmes sont sexualisées par les hommes, et inversement. Y a aussi des femmes sexualisées par des femmes, mais ça n'a pas l'air de les flipper chez Topito. Et puis tant qu'on y est, admettons que nous nous sexualisons nous-mêmes, car c'est bien naturel.
Sans parler du comportement plus complexe des meutes de tout sexe, si la réaction de l'homme et de la femme diffère souvent à cet égard, ça n'est pas un problème qui mérite autant d'audience et de comparaisons foireuses tant que les gestes ne dépassent pas les paroles. Hors d'une relation d'ascendance hein, quand ce n'est pas un quidam mais un boss, collègue, toubib, colocataire, tata Jocelyne ou que sais-je, le mot "harcèlement" prend vraiment son sens évidemment.
A ce jour, ce sont les pauvres qui souffrent, leurs femmes, leurs enfants et leurs vieux. Dans votre monde et le mien, les maîtres voient leurs grandes écoles se remplir de femmes, et ce qui m'inquiète, c'est qu'elles ne sont pas moins sexistes que les hommes.

Je connais pas ce Guy mais c'est de toute évidence un gros porc.

 

Ah oui au fait, il a aussi des femmes qui risquent leur peau pour que leurs filles puissent être éduquées, évoluer, faire partie du monde... Se faire draguer, pourquoi pas ?

help


Oui franchement si je prends les devants il va peut-être se calmer avec ses verbes à l'indicatif au lieu du participe passé là... Et pour info y a deux S à ravissante.


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Rasputain
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